Un père, ses fils, une vie rangée entre le boulot et les loisirs. Sauf que l'un des fistons croise la route et les idées des mauvaises personnes.
Jouer avec le feu raconte le désarroi d'un père, ancien militant syndicaliste, qui voit son fils sombrer dans la haine, sans ne rien pouvoir faire d'autre que lui donner l'amour d'un père. La perte d'un enfant, son glissement vers une haine aveugle, stérile et sans l'ombre d'un argument intelligible, sa perdition.
Fort mais pas aussi intense que American history X, le film a pourtant l'intelligence de montrer que ce jeune homme est au fond une bonne personne, qui ne se rend pas compte de sa dérive, qui va se faire manipuler comme on le ferait dans une secte, et que son parcours de vie détermine pour moitié son orientation politique : peu d'études, il rate sa vie professionnelle, se sent mis à l'écart de la société, comme différent de la masse, et il s'éloigne de l'éducation qui lui a été donnée. Ce n'est pas un immense film mais il est profondément sincère et sonne formidablement juste : il met à jour l'impuissance des parents face à ce fléau, sournois, inhumain et amoral, et met à mal le principe selon lequel une bonne éducation serait le seul atout dans une vie.
Et l'on ne peut que saluer bien bas ce sacré trio d'acteurs : renversant.
Etant donné que les citoyens ne lisent plus les programmes politiques, où ne savent plus lire entre les lignes, se laissent désinformer, manipuler par des idéologies nauséeuses et avilissantes, ce genre de démonstration ne peut qu'être utile à la communauté. Encore faut-il avoir le courage et l'intelligence de la regarder.