A la recherche de la mythique panthère des neiges...
Ou quand le documentaire se fait non seulement réflexif,
mais carrément philosophique.
Sans connaître le film, je n'étais pas forcément
attiré par le principe de voir un docu animalier de plus,
comme sans doute les un peu plus de 100 000 spectateurs de départ
; mais je restais curieux de ce bouche-à-oreille hallucinant
et de son César !
Les images sont effectivement surprenantes, inhabituelles, d'une
beauté authentique et très singulière (les
montagnes arides du Tibet), celle des ces endroits retirés
du monde, loin des hommes, près des bêtes et de
la nature. Je prends le pari que voir la méthode de chasse
de ce chat sauvage ne vous laissera pas indifférent !
La panthère des neiges nous parle à
nouveau du temps, pas tant de celui qu'il fait, mais de ce temps
que l'on a plus ou que l'on ne sait plus apprécier comme
tel. Des images qui s'imposent comme majestueuses et magnificentes,
écrasantes de simplicité et tout autant incongrues,
parfois vides et apaisées, aux couleurs unies, pures
et sans fard. Cette Panthère des neiges
est autant un film sur les animaux sauvages et invisibles que
sur les hommes, les rencontres humaines (celle avec les enfants),
sur ces derniers aventuriers du bout du monde autant que sur
ces hommes modernes et citadins qui ont oublié qui ils
sont en réalité.
La singularité du film opére également
grâce au texte absolument somptueux de Sylvain Tesson,
texte d'une riche et d'une finesse extrême sur notre propre
liberté perdue, notre rapport et notre place dans cette
nature qui nous entoure mais qui semble s'éloigner de
nous. La panthère des neiges narre une
véritable communion entre l'espèce humaine et
sa Mère Nature avec, comme Saint Graal, la vision rare
de ce fameux félidé. Emotion garantie.